En 1893, ce riche négociant marseillais se porte en effet acquéreur d’un château bâti au 18e siècle par la famille d’Avignon. Avant-gardiste, le nouveau propriétaire transforme alors radicalement l’ancienne bastide, qui devient à son initiative un précieux pavillon de chasse.
L’aménagement qu’il met en œuvre témoigne aujourd’hui encore de la société, des sciences et des goûts du 20e siècle naissant. Les techniques présentées aux expositions universelles de 1889 et 1900 côtoient ici des conceptions issues des thèses hygiénistes de l’époque et des décors luxueux, révélateurs du mode de vie d’un grand bourgeois.
Ce patrimoine exceptionnel, propriété du Département des Bouches-du-Rhône et classé au titre des Monuments historiques nous plonge ainsi au cœur du 19e siècle dans un projet technologique, artistique, environnemental et humain auquel la programmation culturelle proposée ce printemps et durant l’été s’efforce de faire écho.
Le château
Le château construit au 18e siècle a été transformé vers 1895 par l’architecte arlésien Auguste Véran. L’agrandissement de la façade et l’ajout de cheminées de style Renaissance, laissent deviner que le bourgeois fortuné qui en était propriétaire tenait à manifester son rang social. L’aménagement intérieur intègre les équipements les plus modernes en matière de confort et d’hygiène dans un décor de grande qualité, inspiré des résidences de chasse de l’époque. Du salon à l’office de la chambre du maître en passant par l’étage des domestiques, c’est un instantané du mode de vie et de l’histoire sociale qui s’offre au visiteur.
La station des eaux
La situation du domaine, adossé au Petit Rhône, permet depuis 18esiècle d’irriguer et de dessaler les terres agricoles jusqu’à l’étang de Vaccarès, via un dense réseau de roubines. A partir de cette prise d’eau, Louis Prat-Noilly conçoit un véritable complexe hydraulique composé d’une station de pompage, de bassins de décantation, d’un château d’eau et de dynamos électriques. Cet ensemble, conçu sur le modèle industriel, mettait en œuvre les techniques les plus modernes pour pomper, traiter et distribuer l’eau sur le domaine et les terres environnantes. Il permettait aussi d’utiliser l’énergie hydraulique générée par la pompe Dumont pour alimenter le château en électricité. Cette pompe, située dans la salle centrale de l’usine est encore en usage aujourd’hui.
La chaufferie
L’aile Ouest de cette dépendance abrite une chaudière à charbon qui servait à produire l’eau chaude et le chauffage du château. Ce modèle dit « chaudière multitubulaire », conçu pour l’industrie par la firme anglaise Babcock et Wilcox, trouve dès 1898 une application domestique très novatrice. Le corps central du bâtiment permettait de loger le technicien-machiniste. Dans l’aile Est se trouvait le garage à automobiles du propriétaire, dont témoigne encore la pompe à essence.
La maison blanche
À cet emplacement se trouvait autrefois la forge. Comme toutes les activités vivrières et agricoles, celle-ci fut déplacée dans les dépendances des Mas de la Cure et du Ménage où Louis Prat-Noilly développa une activité viticole de très grande ampleur. La construction actuelle à l’architecture soignée constituait le logement du régisseur. Elle est aujourd’hui réservée à l’accueil du public.
Au programme du 26 avril au 1er octobre 2023 :
Parc ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 18h (sauf le 1er mai).
Fermeture à 19h en juillet et en août.
ENTRÉE GRATUITE
Audioguides disponibles en français, anglais, allemand, italien, enfant (français)
Nouveauté 2023 :
Visites du château prévues tous les week-ends (samedi et dimanche).
Réservation obligatoire :
reservations.chateau.davignon@departement13.fr
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